SOKOSHIN
LA SPIRITUALITE DANS LA DOULEUR
Sokoshin (Sokushin-butsu, devenir bouddha) est un nom singulier pour un artiste agoraphobe.Sokoshin est un artiste peintre et musicien français d'origine italienne, né à Nice en 1967. Il a été formé à l'École Municipale d'Arts Plastiques Villa Thiole à Nice et a commencé à travailler en 1987 en tant que dessinateur graphiste et illustrateur, en utilisant la conception assistée par ordinateur.Souffrant d'agoraphobie depuis plusieurs années il lui était impossible de sortir de chez lui. Afin de surmonter ce qu'il appelle son "mal", il a su tirer parti des difficultés qu'il a rencontrées, de l'enrichissement de sa vie intérieure et de la façon dont cette phobie a été un moteur de création. Il a ainsi développé une signature artistique unique, alternant entre des scènes de foule et des perspectives tourmentées, sans avoir à sortir de chez lui. Spectaculaires, ces œuvres se distinguent par leurs tonalités franches et spontanées mais aussi par leur géométrie déformée. On se familiarise rapidement avec l'intimité de son histoire, où profils et courbes dévoilent une 'foule' d'êtres humanoïdes et arachnoïdes entremêlés.Merci de noter que bien que la plupart des œuvres de Sokoshin soient aujourd'hui réalisées numériquement, à l'aide de tablettes, de stylets et d'intelligence artificielle, l'artiste continue d'utiliser les termes "toiles", "peintures" et "dessins", car pour lui, l'art c'est l'art et il ne voit ici qu'une continuité.Ouvrez avec lui votre œil et votre esprit ...
Agora ♯1001Le tunnel
Nous sommes familiers avec les scènes de rues animées et bondées, mais nous ne les considérons pas toujours sous un autre angle ou ne nous éloignons pas de la foule pour pouvoir la contempler.
Agora ♯1002
L’Ascension
Les formes, les ombres et la dynamique des corps en mouvement, qu'ils soient observés individuellement ou en groupe, constituent pour Sokoshin une source d'inspiration inépuisable en tant qu'artiste.
Agora ♯1003 L’Anarchie
Le style de Sokoshin se caractérise par un travail mouvementé et spontané, une utilisation presque systématique du noir et blanc, des silhouettes humanoïdes minimalistes et une atmosphère empreinte d'inquiétude mais aussi d'une grande poésie. Ce style ne laisse personne indifférent. À travers chaque œuvre, l'artiste s'efforce de retranscrire sa vision personnelle et symbolique du monde qui l'entoure, dans sa particularité d'agoraphobe.
Agora ♯1004 Les Liés
En représentant l'homme aussi petit qu'une fourmi dans ses œuvres, Sokoshin amène à prendre conscience de l'insignifiance de l'être humain face à l'immensité écrasante de son environnement urbain.
SOKOSHIN
"AGORA" est une série de dessins ou peintures d'une puissance extrême, terrifiante et angoissante, centrée sur mes ressentis d'agoraphobe. Si je représente clairement et brutalement la souffrance, ce n'est pas bon. Je ne peux tout simplement pas offrir
une telle horreur directement, sans l'équilibrer avec une ou plusieurs couleurs, les rendant envoutantes et étranges. Ainsi, avec cette "petite douceur colorée" qui accompagne la majeure partie de mes œuvres, le spectateur a un autre endroit où aller, loin des marques de la torture. Les couleurs deviennent des témoins qui permettent au spectateur de ne pas vivre cette douleur tout seul, comme je le fais.En somme, seules les couleurs, bien qu'indirectement muettes, apportent un peu de douceur à mes œuvres. A l’instar de la musique, ma conviction est qu'une peinture est tout aussi capable d'exprimer des idées de fatigue, de douleur et de chagrin qu'une personne. En représentant ainsi mes œuvres torturées, vous pouvez vous résoudre à regarder, à entrer dans mon espace sans trop vous traumatiser.Récemment, j'ai renoncé à relire un livre sur l'agoraphobie et sur sa guérison "promise". La prémisse était qu'il ne pouvait y avoir aucun danger, comme des bêtes échappées d'un zoo, mais où nous n'aurions pas assez de balles pour faire le travail proprement afin de s'en débarrasser. J'ai atteint la fin de ce chapitre, mais j'ai simplement dû mettre le livre de côté. Je n'y reviendrai pas. Je ne pouvais plus habiter cet espace. La peur fait peur. Je ne veux donc éloigner personne d'un tableau comme j'ai été chassé de ce livre. Il doit y avoir un dialogue pour qu'une peinture fonctionne, et même si ce n'est pas mon travail de changer un récit pour que le spectateur continue à regarder, il existe des façons subtiles d'exprimer des douleurs en couleur.Sokoshin, 2023.